Le
20 décembre s’est clôturé le 14ème congrès (16 au 20 décembre 2015)
du Front Polisario dans la région de Dakhla. Un évènement très important pour
cette lutte pour l’indépendance de cette région du Sahara occidental. Dans
cette 14ème édition, le slogan : « Force,
planification et volonté pour imposer l’indépendance nationale et la
souveraineté », était accompagné d’une forte présence étrangère et
notamment algérienne. Le front Polisario créé en 1973 pour lutter contre
l’occupant espagnol, résiste depuis 1975 contre le Maroc. Retour vers ce conflit
très peu médiatisé qui dure depuis une quarantaine d’années.
Le Sahara occidental est un vaste territoire de
260 000km². Situé entre le Maroc et la Mauritanie et partageant à l’Est
une frontière avec l’Algérie, la région est sous souveraineté marocaine d’après
les autorités du royaume.
Sahara occidental après le cessez-le-feu de 1991. |
Entre 1884, et 1975, le Sahara occidental est
une colonie espagnole appelée « Rio
de Oro ». Depuis le départ des espagnols, et la marche verte
ordonnée par Hassan II (Roi du Maroc de 1961 à 1999) environ 350 000 marocaines envahissent
pacifiquement le territoire : « le Sahara marocain ». En
réaction, le Polisario, un mouvement politique et armé proclame la République
arabe sahraouie démocratique (RASD). Depuis cette annexion, une guérilla éclate
et le Maroc repousse les assauts sahraouis.
Le Front Polisario aidé par l’Algérie
Dans les années 1980, pour se protéger des
assauts du Polisario, les autorités du royaume ont construit un mur défensif de
plus de 2 500km, appelé « mur de sable » ou « mur de la
honte » pour certains. Ce mur est fortifié par des champs de mines, et des bunkers. La
construction du mur a permis à l’armée marocaine de faire reculer les
positions sahraouies.
Le mur de sable achevé en 1987. |
Le Front Polisario attaque les positions
marocaines, et pour cela, ils peuvent compter sur l’appui militaire et
financier du voisin algérien. La ville de Tindouf en Algérie accueille les
militants sahraouis et les nomades voulant fuir le territoire. L’Algérie vient
en aide au Front Polisario tant que les revendications du « Grand
Maroc » du royaume qui s’étend jusqu’au désert algérien.
Un cessez-le-feu en 1991, et depuis, plus rien….
Après de nombreux plans de paix proposés par
l’ONU depuis 1988, c’est en 1991, que l’on arrive à un cessez-le-feu. Le Maroc
et le Front Polisario acceptent de tenir un référendum sur la question de l’indépendance
ou non du Sahara occidental.
La question aurait dû se régler depuis 1992, mais
un problème subsiste autour de qui doit voter. L’ONU, le Maroc et les membres
du Front Polisario prévoyaient que les habitants du Sahara occidental votent. Depuis l’arrêt des combats,
le Maroc a changé de position en voulant intégrer les marocains dans les
personnes pouvant participer au référendum. Hors de
question pour le Front Polisario de permettre aux marocains d’y participer puisque l’on compte un peu
plus de 500 000 sahraouis (soit 1 sahraoui pour 7 marocains).
Situation actuelle dans le Sahara occidental (Carte du journal Le Monde) |
En 2007, un projet d’autonomie est proposé
par le régime chérifien au Front Polisario, mais il est refusé par ce dernier.
Le projet prévoyait la création d’un gouvernement et d’un parlement sahraoui,
mais que le Maroc conserverait les compétences en matière d’affaires
étrangères, de défense et même en économie.
Le Maroc investit beaucoup dans la région
Le Sahara occidental possède de nombreuses richesses,
puisqu’il abrite d’importants gisements de phosphates et des minerais de fer, sa
cote étant l’une des poissonneuses du monde, et il est donc investi en masse par
le Maroc. Les projets se créent et les infrastructures ont connu un
développement exceptionnel encouragé par l’attractivité de la région et sa
capacité d’accueillir des projets industriels. Le développement dans des secteurs comme transport, la logistique, et l’industrie va permettre
de créer près de 120 000 emplois, de faire baisser le chômage des femmes et
des jeunes.
Contrôlé à 80% par le Maroc, le Sahara
occidental espère toujours obtenir son indépendance. Le commerce et
l’activité économique sont contrôlés par le royaume. En décalage avec les
années de la décolonisation, la communauté internationale ne s’y est pas
vraiment intéressée à l’époque. L'ancien Roi du Maroc, Hassan II avait décidé de ne pas médiatiser la question, en pensant qu’il allait
trouver une solution très rapide en sa faveur. D’ailleurs, le Roi actuel,
Mohamed VI, a assuré qu’il ne laisserait pas un bout de terre au Front
Polisario, qui lui essaie de faire entendre sa cause depuis une quarantaine
d’années. La solution pourrait donc venir des sahraouis.
Benamar CHACHOUA.
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