Béji Caïd Essebsi, le
Président tunisien, depuis décembre 2014, n’a pas la tâche facile pour assurer
la sécurité de son peuple. Après 23 ans de dictature, et la chute de Ben Ali,
la Tunisie doit faire face à un nouveau problème : le terrorisme. Le
dernier attentat contre un bus de la garde présidentielle est le symbole d’une
année 2015 très violente. Des évènements de plus en plus fréquents, pouvant ramener
à l’Algérie des années 90.
Après la victoire du
Parti Islamiste d’Ennahdha Rached Ghannouchi aux législatives de 2011,
la Tunisie doit faire face à de nombreux problèmes de sécurité (intérieurs et
extérieurs). Jusqu’en 2013, plusieurs affrontements ont eu lieu, des morts, des
blessés mais aussi des arrestations et des saisies d’armes, d’argent, et des
papiers falsifiés. Des attaques faites par des membres de la mouvance
salafiste, ont touché plusieurs villes du pays, des spectacles et expositions
ont été ciblés et jugés contraires à l’islam. L’année a été marquée par
l’assassinat de l’opposant anti-islamiste Chokri Belaïd, près de la capitale,
revendiqué par les djihadistes d’Aqmi (Al Qaida au Maghreb Islamique).
Une année 2015 sanglante
Le
18 mars, l’organisation Etat Islamique revendique l’attentat contre le musée du
Bardot qui fait 22 morts (dont 21 touristes étrangers). C’est la première fois
que des étrangers sont des cibles en Tunisie depuis 2002. Le pire attentat a
lieu le 26 juin, dans un hôtel près de Sousse, il est aussi revendiqué par
DAESH, qui a des cellules chez le voisin libyen. La dernière attaque du mardi
24 novembre, contre un bus de la garde républicaine, cela pose beaucoup de
questions sur la sécurité du Président et sur l’état des forces de police.
C’est une attaque totalement différente de celles qui ont précédé, c’est
quelque chose de nouveau. Le Président tunisien va en profiter pour instaurer
un couvre-feu nocturne sur le « Grand Tunis ».
L'Algérie "met son expérience à la disposition des tunisiens pour lutter contre le terrorisme"
Il
est possible de comparer les attentats et le terrorisme tunisien depuis 2011, à
ce qu’a vécu son voisin algérien dans les années 90. Après plusieurs années de
gestion dictatoriale des affaires de l’Etat, l’Algérie tente de se
démocratiser. Cette tentative de démocratisation permet aux islamistes du Front
Islamique du Salut (FIS) d’arriver en politique, et d’être en tête des
législatives en décembre 1991, provoquant l'intervention de l’armée, qui stoppe
le processus électoral au début de l’année 1992. Cela va entraîner l’Algérie dans une vague de violence et de terrorisme qui va durer une dizaine
d’années, une véritable guerre civile. Le couvre-feu est imposé, les barrages
de plus en plus fréquents. Elle aurait coûté 100 000 morts si l'on s'en
tient aux déclarations du Président Abdelaziz Bouteflika.
Selon
les experts, les djihadistes visent le pays tunisien car il est le pays le plus
démocratique parmi ceux qui ont connu le printemps arabe. Mais c’est aussi le
plus pourvoyeur de djihadistes en Syrie et en Irak. L’exemple algérien est
similaire à celui des évènements en Tunisie. C’est pour cela que le Ministre
algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a assuré qu’Alger viendra en
aide aux frères tunisiens.
Benamar CHACHOUA.
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