dimanche 6 décembre 2015

LA TUNISIE EST-ELLE PARTIE POUR UNE DÉCENNIE DE TERREUR?

Béji Caïd Essebsi, le Président tunisien, depuis décembre 2014, n’a pas la tâche facile pour assurer la sécurité de son peuple. Après 23 ans de dictature, et la chute de Ben Ali, la Tunisie doit faire face à un nouveau problème : le terrorisme. Le dernier attentat contre un bus de la garde présidentielle est le symbole d’une année 2015 très violente. Des évènements de plus en plus fréquents, pouvant ramener à l’Algérie des années 90.
 
Bilan humain depuis 2011 jusqu'au 26 novembre 2015



Après la victoire du Parti Islamiste d’Ennahdha Rached Ghannouchi aux législatives de 2011, la Tunisie doit faire face à de nombreux problèmes de sécurité (intérieurs et extérieurs). Jusqu’en 2013, plusieurs affrontements ont eu lieu, des morts, des blessés mais aussi des arrestations et des saisies d’armes, d’argent, et des papiers falsifiés. Des attaques faites par des membres de la mouvance salafiste, ont touché plusieurs villes du pays, des spectacles et expositions ont été ciblés et jugés contraires à l’islam. L’année a été marquée par l’assassinat de l’opposant anti-islamiste Chokri Belaïd, près de la capitale, revendiqué par les djihadistes d’Aqmi (Al Qaida au Maghreb Islamique).

Une année 2015 sanglante


Le 18 mars, l’organisation Etat Islamique revendique l’attentat contre le musée du Bardot qui fait 22 morts (dont 21 touristes étrangers). C’est la première fois que des étrangers sont des cibles en Tunisie depuis 2002. Le pire attentat a lieu le 26 juin, dans un hôtel près de Sousse, il est aussi revendiqué par DAESH, qui a des cellules chez le voisin libyen. La dernière attaque du mardi 24 novembre, contre un bus de la garde républicaine, cela pose beaucoup de questions sur la sécurité du Président et sur l’état des forces de police. C’est une attaque totalement différente de celles qui ont précédé, c’est quelque chose de nouveau. Le Président tunisien va en profiter pour instaurer un couvre-feu nocturne sur le « Grand Tunis ».

L'Algérie "met son expérience à la disposition des tunisiens pour lutter contre le terrorisme"


Il est possible de comparer les attentats et le terrorisme tunisien depuis 2011, à ce qu’a vécu son voisin algérien dans les années 90. Après plusieurs années de gestion dictatoriale des affaires de l’Etat, l’Algérie tente de se démocratiser. Cette tentative de démocratisation permet aux islamistes du Front Islamique du Salut (FIS) d’arriver en politique, et d’être en tête des législatives en décembre 1991, provoquant l'intervention de l’armée, qui stoppe le processus électoral au début de l’année 1992. Cela va entraîner l’Algérie dans une vague de violence et de terrorisme qui va durer une dizaine d’années, une véritable guerre civile. Le couvre-feu est imposé, les barrages de plus en plus fréquents.  Elle aurait coûté 100 000 morts si l'on s'en tient aux déclarations du Président Abdelaziz Bouteflika.


Selon les experts, les djihadistes visent le pays tunisien car il est le pays le plus démocratique parmi ceux qui ont connu le printemps arabe. Mais c’est aussi le plus pourvoyeur de djihadistes en Syrie et en Irak. L’exemple algérien est similaire à celui des évènements en Tunisie. C’est pour cela que le Ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a assuré qu’Alger viendra en aide aux frères tunisiens.


Benamar CHACHOUA.

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